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NOVEMBRE 2022, QUELQUE PART EN MÉDITERRANÉE

J’ai appris à aimer les mois de novembre. Ce mois est propice aux caprices du ciel et à ceux de la mer. 
Ici, je profite pleinement de la douceur des vagues et de l’abondance du soleil sur ma peau.
Ici, ma pollution sonore à moi c’est le bruit permanent des vagues qui tapent sur la coque du bateau.
La houle est constante mais régulière. Dans ma tête, la houle est constante mais irrégulière. Beaucoup de doutes aujourd’hui, peu de questions demain, des incertitudes souvent. Je sais que là où je suis, maintenant, c’est ma place.

DÉCEMBRE 2022,
QUELQUE PART SUR L'OCÉAN ATLANTIQUE

Les nuages éparses ont laissé place à une timide demie lune. Joli spectacle la nuit dernière lors de mon quart. J’ai aperçu de belles étoiles filantes. Je ne sais même pas combien j’en ai vu depuis le début de la traversée. J’ai pris le soin de faire un voeu à chaque fois, certains différents mais souvent les mêmes, pour que la vie puisse les entendre. 

Je me suis levée ce matin avec le bras engourdi et les narines qui sifflaient. J’ai confondu ce sifflement avec le son que les dauphins émettent quand ils viennent jouer… Dommage. 

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Je suis heureuse. Heureuse de faire cette traversée. Admirative devant toute cette nature hostile. Le ciel, les nuages, la mer. J’ai un profond respect pour ces éléments qui me permettent de les découvrir sous différentes humeurs. 

Ce voyage me donne envie d’explorer la planète Mer. Voguer entre les îles bretonnes, méditerranéennes, grecques, antillaises. Une chose est sûre: ce n’est que le début du voyage !

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Freedom has no price, freedom makes life worth living.

 

Le ciel est gris depuis deux jours. S’accompagnent avec lui les vagues, la houle et les embruns. Le voilier tient le cap. Les rayons du soleil tentent de se frayer un chemin dans cette grisaille persistante. Je me suis réveillée le bras engourdi, avec le son des dauphins sous la coque du bateau. Sympathique visite matinale.

On a tous notre rituel de la journée ici. Se lever, se faire une thé ou un café, prendre le temps - quand c’est possible - de petit-déjeuner. Faire sa toilette. Se brosser les dents. Mettre un peu de crème solaire. Prendre son bouquin, sa musique, et aller dehors. Observer l’horizon. Se demander jusqu’où il va. Est-on encore loin? Recommencer.

Le temps est bon. On enfile un short, un t-shirt, des lunettes de soleil et nous voilà prêts à se laisser envahir par les chants de l’océan. Ceux que l’on écoute, depuis 23 jours maintenant, sans appuyer sur le bouton pause. C’est ça que je suis venue chercher ici, je crois. Pouvoir apprécier l’océan sous toutes ses formes. Imaginer ce qui s’y cache en-dessous. Tenter d’apercevoir une baleine, un dauphin ou un oiseau. Refaire le monde avec les nuages. Manger le poisson frais pêché par Rémi.

 

J’ai le coeur serré à l’idée d’arriver demain. Je meurs d’envie d’apercevoir les cotes antillaises, de mettre un pied sur la terre ferme après 24 jours. Mais j’appréhende aussi. La sensation de voguer, de gîter, d’être déconnectée, tout ça va me manquer. Ça fait 40 jours que les vagues décident de l’heure à laquelle j’irai me coucher. 40 jours que je suis dans un parc d’attraction. La tête tantôt dans les nuages, tantôt dans l’eau.

 

La Martinique va me permettre de me laisser envahir par mes activités préférées. Elles me replongent en enfance et me rappellent à quel point les vacances c’était bien. Passer deux heures dans l’eau à observer le monde marin, à la recherche d’un trésor. Un coquillage tout beau tout neuf, une coquille d’oursin bleue, verte ou violette, un poulpe, ou une sole, peut-être. Un hippocampe si l’on est chanceux. M’endormir sur le sable chaud, la moitié du corps à l’ombre, l’autre au soleil. Manger une glace. Il paraît qu’ils font des sorbets coco qu’ils appellent « les caresses ». Le nom incite à la douceur, c’est prometteur.

 

Sur un air de Laurent Voulzy ou Alain Souchon, je me remémore mes souvenirs d’été en Corse, en Grèce, en Méditerranée, à bord du « camion ». Ce sont les traces du temps qui passe. Ce camping-car était notre maison roulante. Ces souvenirs sont ma maison. Je me rends compte à quel point j’ai eu une belle enfance. 

 

J’ai hâte de construire de nouveaux souvenirs, avec ce même goût salé. Vider mon verre de culture pour le remplir d’une autre. Après tout, je n’ai rien à perdre, que des choses à expérimenter. 

JEUDI I5 DÉCEMBRE 2022, OCÉAN ATLANTIQUE

20 JANVIER 2023,
QUELQUE PART AU-DESSUS DE L'OCÉAN ATLANTIQUE

Après presque 3 mois de voyage entre Atlantique et Martinique, je me retrouve ici, assise dans l’avion. La tête contre le hublot, observant l’océan. J’ai du mal à me dire que je survole l’immensité de l’océan Atlantique, et qu’en quelques heures je serai de l’autre côté. Océan que nous avons mis 23 jours à traverser pour arriver jusqu’à l’Île aux Fleurs. Ça n’a pas de sens, ça me semble absurde. J’étais bien en-dessous moi, j’étais bien à naviguer, juste avec le son des vagues et les étoiles au-dessus de ma tête.

 

Mais ça y est, c’est fini. C’est fini mais j’ai grandi. J’ai tellement grandi de ce voyage. Je ne pensais pas qu’il m’apporterait autant, je partais avec l’esprit vide. « Empty yourself and let the universe fill you » : si ça c’était pas un signe de mi-parcours.

 

Je veux être sur l’eau. Je veux être sur un bateau. Je veux me sentir bercée et remplie d’admiration pour la nature et tout ce qui m’entoure. On est beaucoup trop haut pour apercevoir les bateaux qui, eux aussi, se laissent bercer par le ciel et la mer. 

 

Je nous revois dans cette immensité, au milieu de deux continents. Je crois que je réalise tout juste, en écrivant ces quelques lignes, ce que représente ce long et audacieux voyage entre deux continents.

 

Au-delà du challenge personnel que je m’étais lancée, c’est surtout une expérience, une rencontre intime avec moi-même que j’ai réalisée. Et je vais continuer d’explorer.

 

Continuer d’explorer mon monde intérieur et le monde extérieur. Je vibre et je me sens vivante, alors il n’y a rien de plus important. Merci l’océan !

 

Ps: Au moment où je termine ce texte, j’aperçois une lumière sur l’eau. Merci la vie !

MAISON AVEC VUE SUR MER

Je viens de lire « Don’t fall into the comfortable ». Je me suis alors demandée si je me trouvais, en ce moment, dans le confort ou l’inconfort.

Je pense en fait qu’on peut lier les deux. J’ai troqué le confort de Paris pour l’inconfort de ne pas savoir d’où le vent soufflera demain et dans quelle direction me poussera-t-il.

Le lâcher prise est un art que peu d’entre nous maîtrisent aisément.

Alors j’avance, un pas après l’autre, un jour après l’autre, en hissant la grand voile de l’espoir, prête à voguer sur l’océan de l’avenir.

J’ouvre le deuxième chapitre de ma nouvelle vie et j’embarque avec moi une trousse, un classeur et ma calculette de collège.

En route vers de nouveaux horizons, en route vers la formation de Matelot Pont.

23 MARS 2023, BRETAGNE

30 MARS 2023, PARIS

Madinina, me revoilà bientôt. Demain, exactement. Toujours avec le même sac à dos, la même excitation que la première fois où je t’ai découverte.

Tu es si spéciale pour moi. Je me sens bien chez toi. 

See you soon.

Je me réveille doucement avec le chant des oiseaux, tantôt dehors, tantôt dans la cuisine à la recherche de quelques restes de nourriture. Ça fait maintenant 4 jours que je suis là, avec cette étrange et agréable sensation que je vis ici depuis longtemps. J’ai l’avantage d’avoir des colocataires qui mettent à l’aise et qui font te sentir comme chez toi dès le début.  

Pourtant, j’ai toujours cette appréhension de ne pas être acceptée dans un groupe. Que je ne trouve pas l’occasion de dévoiler ma vraie nature. Que les gens ne cernent pas qui je suis, que je ne donne pas envie aux gens de me connaître.

Alors, au tout départ, j’acquiesce un peu tout. Je rigole mais pas trop. « Il ne faudrait pas que je me grille, j’espère vraiment qu’ils verront que je suis une fille cool ».

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C’est dur de s’intégrer. C’est dur de s’intégrer en étant pleinement soi-même. Et pourtant j’ai les mots de mes proches qui résonnent en moi. « Sois toi-même car c’est comme ça que tu es belle ». Alors j’essaie de m’approprier ces mots petit à petit, afin qu’ils deviennent les miens.

4 AVRIL 2023, MARTINIQUE

MAI 2023, MARTINIQUE

mai

Me voilà aux Antilles pour encore 2 mois (seulement?). 4 semaines se sont déjà écoulées, et pourtant, je me sens chez moi depuis le premier jour. « Home away from home », j’ai lu cette phrase quelque part.

Je ne sais pas si c’est l’atmosphère chaleureux de Bois Désir, l’accueil des colocataires, la Martinique ou les 3 en même temps qui m’ont fait me sentir chez moi tout de suite. 

Il y a tout pour me plaire ici. 

 

Sur les vagues de Tartane, j’apprends à glisser à mon rythme, en tentant d’appliquer les conseils que l’on me donne. Et franchement, j’adore. Ce n’est pas évident d’apprendre un nouveau sport à 27 ans - presque 28 - mais c’est sans aucun doute challengeant et ressourçant. J’aime ce moment où, entre deux vagues, mon esprit s’évade. Méditation aquatique. Merci la Martinique, je t'aime beaucoup.

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9 mai

C’est un cadeau de la vie que d’être tombée dans une si bonne colocation. Je me sens tellement comblée, je suis dans mon élément.

 

Je sens que je doute encore beaucoup de moi, malgré mes efforts pour y travailler. Et, en parallèle, je reçois des messages absolument adorables de mon entourage me disant que je suis courageuse, inspirante, sûre de moi... C’est fou l’écart qu’il peut y avoir entre l’image que l’on véhicule autour de nous, et ce que l’on pense réellement de nous. Je doute tellement plus que ce que les gens peuvent imaginer. 

 

Mais je garde ces messages près de moi, comme ces rencontres qui me font du bien et qui arrivent à un moment de ma vie où le lâcher-prise essaye de se faire une place, petit à petit. 

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2I mai, PTP-FDF

Je passe tout mon temps avec les gens que j’aime et qui me font du bien. Alors, peut-être est-elle là, l’énergie que je renvoie, celle qui me donne confiance en moi. 

Depuis que je suis ici, il ne m’arrive que des belles choses. Je suis si heureuse d’avoir fait ce choix de vie. Ce choix qui est le mien, qui m’appartient et qui me porte. Jusqu’où me portera-t-il ? 

 

Construire sa vie avec ce que l’on veut, ce qui nous inspire et ce qui nous ressemble. Ces garçons me ressemblent. Cette coloc me ressemble. Cette vie me va bien.

 

6 ans que je n’avais pas eu cette douce sensation de savoir que là d’où je suis, maintenant : je rentre à la maison, en Martinique.

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23 mai

Ouhf. C’est dur les symptômes pré-menstruels. Il pleut dehors et dans ma tête. 

À fleur de peau, l’envie de pleurer à tout bout de champ, la boule au ventre. Mode « nostalgie anticipée » activé. C’est terrible car tout va bien mais tout va mal. Tout va bien dans ma vie mais aujourd’hui je me sens si fragile et vulnérable. Nulle et faible. Les mots sont durs, mais je sais que les hormones y sont pour beaucoup. 

 

J’ai le coeur tout triste. Pourtant, je sais que tout ira bien, aujourd’hui comme demain.

 

Je veux continuer de surfer sur cette douce et longue vague. Qu’elle m’emmène loin, très loin, peu importe où je serai, tant que je suis bien, tant que je suis mienne...

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29 mai

C’est incroyable l’énergie créée par un groupe. Et le groupe que l’on a là est tout simplement génial.

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour moi la semaine dernière, mais j’ai l’impression que depuis 3 mois, mes symptômes pré-menstruels se traduisent en down assez puissants. 

 

Je suis hypersensible. Alors, c’est sûr, comme mes proches me le répètent : « tu as un grand coeur et beaucoup d’amour à donner » mais parfois, je ressens les choses de manière tellement forte que ça finit par déborder. Je me sens complètement en décalage avec mon entourage. J’ai l’impression d’avoir hérité d’une charge émotionnelle à la fois énorme et difficile à gérer. J’ai tellement à donner.  

 

La nostalgie, les pleurs, les peurs. Je pense déjà à la fin alors que l’on n’y est pas. Je suis une bonne donneuse de leçons mais une mauvaise élève. « Faites c’que j’dis, pas c’que j’fais ». 

 

Je ne saurai dire pourquoi certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Je sais que, pourtant, ça m’aide dans beaucoup de situations et que cette hypersensibilité me suivra toujours. Je dois simplement apprendre à vivre avec. Avec ces « tu es trop sensible », « tu es trop fleur bleue ». Je crois que l'on n'est jamais « trop » quand on ressent les choses, finalement...

 

Mais en attendant, je continue tout doucement à calmer les braises du volcan.

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25 JUIN 2023, MARTINIQUE

Décidément, ça en fait des week-end de dingue.

8 jours. Le décompte est clair dans ma tête. J’avance, jour après jour, avec cette boule au ventre qui ne me quitte pas et qui grossit, au fur et à mesure que les jours passent.

 

J’écris actuellement avec les larmes aux yeux. Les larmes aux yeux de quitter cet endroit dans lequel je me sens si bien, si moi. À Montréal, la saveur était encore différente. Mais ne comparons pas l’incomparable.

 

Je crois que j’ai terriblement peur. J’ai peur de perdre tout ce que j’ai crée ici. Peur de ne jamais le retrouver, peur de briser ces liens si précieux avec eux.

 

Bref, c'était le chapitre de ma deuxième vie. Une deuxième vie pour une nouvelle Margot épanouie ! 

Pour la première fois, je comprends ce que veut dire « penser à soi » et « être égoïste ». Au-delà de le comprendre, je le vis. Et c’est ça la réelle première fois.

Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient autant penser à eux et aussi peu aux autres.

Et pourtant, j’ai porté une attache toute particulière ces derniers mois à mon bonheur, ma vie, mes intérêts. Sans me soucier du quotidien des autres. Sans donner de nouvelles. J’ai goûté au plaisir de ne penser qu’à soi, de ralentir, de faire des choses dont j’avais envie, de vivre et d’être pleinement moi-même.

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C’est comme si je comprenais enfin le sens de tout ça à 27 ans. 

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27 ans, quelle année. L’année de la transformation, de la découverte, de l’aventure, du lâcher prise, de la prise de risque. L’année où j’ai foncé, essayé. L’année « tout schuss ». Une année heureuse, bercée par la Méditerranée, l’Atlantique, les Caraïbes puis par les rencontres. Une année où le maître mot « lâcher prise » s’est installé dans un coin de ma vie. Tout calme au départ, il n’a cessé de grandir, grossir pour enfin trouver sa place quelque part dans mon quotidien agité, palpitant et joyeux.

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L’évolution est lente, douce et belle et m’apprends par dessus-tout la patience.

Alors je vais continuer à déconstruire le puzzle qui me constitue et faire danser, vivre et chanter chacune de ces pièces, chacune de mes pièces, pour ne pas rester figée dans le temps.

 

Ces derniers mois, j’ai rempli mon verre d’intensité, verre avec lequel j’ai goûté la vie et aujourd’hui, je veux goûter chaque jour avec cette même intensité.

 

« L’aventure de la vie est comme la mer, pas toujours simple à naviguer mais elle t’offre parfois de jolis cadeaux. Et c’est bien évidemment parce que les dauphins sont rares qu’ils sont autant précieux à tes yeux. Ne l’oublie pas.

Alors tiens fort le gouvernail, car tu vas bientôt prendre un nouveau cap. Remercie la vie, tes vingt-sept années passées et quand tu souffleras tes bougies ce soir, tourne le volant au bout de trois. »

Annabelle Bijou.

 

Merci la Vie, je me sens chanceuse de te vivre intensément.

I2 JUILLET 2023, BZH

II SEPTEMBRE 2023, BZH

"Tu es née sous une bonne étoile ma fille", m'a récemment dit ma grand-mère. Peut-être, mais la bonne étoile, ça se cultive. Alors ça m'a fait penser aux paroles de Grand Corps Malade...

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« Je crois qu'on a tous une bonne étoile sauf que des fois elle est bien planquée

Certaines même plus que d'autres, il faut aller les débusquer

Parfois ça prend du temps quand tu fais trois fois le tour du ciel

Mais si tu cherches c'est que tu avances,

 À mon avis c'est l'essentiel »

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J'aime les changements mais je déteste les transitions. Elles sont essentielles mais si inconfortables. Et devinez quoi ? J'suis en plein dedans en ce moment.

Avoir du temps libre c'est réfléchir et prendre un peu de hauteur sur le chemin parcouru. Et c'est marrant mais il y a une vraie différence entre ma vie amoureuse et ma vie professionnelle. Dans le pro (/perso) - je parle là de mes projets - je n'ai besoin de personne pour avancer, me convaincre de passer le pas. Je reconnais avoir besoin de soutien, mais je sais ce que je veux et ce que je fais. J'ai toujours plein d'idées et plein de projets en tête, tout est flou mais tout est à créer et c'est tellement excitant. Je fais confiance à la vie, et donc je me fais confiance.

Ces choix - qu'ils soient bons ou moins bons pour moi - sont les traces de ma vie. Comme des ratures, des gribouillis.

Dans ma vie amoureuse, c'est différent. Je ne me fais pas assez confiance, car je pense avoir besoin de l'Autre pour renforcer cette confiance en moi. Si l'Autre s'intéresse à moi, c'est forcément quelqu'un de bien et fait pour moi.

La réalité c'est que NON, absolument pas. J'ai ce gros manque d'estime qui me bouffe. J'ai toujours l'impression d'être moyenne partout. Je me plie alors en quatre pour plaire à l'Autre. J'oublie qui je suis pour m'adapter à sa façon de faire et de voir les choses. 

Tout est contrôlé, rien n'est spontané. C'est dommage, quand on sait que la spontanéité fait partie de moi.

 

J'ai compris que je devais me construire des bases solides, les mêmes que pour mes projets de vie. 

L'Amour c'est que du bonus, que du plus. Il ne doit pas être une pièce de puzzle manquante à notre épanouissement personnel.

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J'ai eu ce grain de folie de goûter des instants délicieux de ma vie amoureuse.

En même temps que je me ramasse, j'apprends une chose essentielle. 

L'Amour c'est partager son coeur et non le donner tout entier. 

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De retour de mon week-end martiniquais, je me surprends à penser la même chose qu’il y a quelques mois. « Allez, je rentre à la maison » sauf que cette fois, c’est en Gwada.

Sacrée vie !

30 OCTOBRE 2023,

GWADA

C’est un chapitre qui se ferme, comme on clôture une saison d’été intense. On repart avec les sourires ou les mots des gens que l’on a aimés, on ne garde que l’essentiel avec soi, près de soi, au cas où l’on en aurait besoin.

Cette fois c’est chez toi, belle Gwada, que je décide de poser pied. La chenille devient papillon petit à petit! Le plus déstabilisant c’est de se sentir étrangère dans un lieu qu’on ne connaît pas ou très peu. Alors on essaye de creuser son trou, petit à petit, et de faire le premier pas aussi. « Margot, 28 ans, matelote, enchantée ». On tente différentes phrases d’accroche, en se disant qu’il y en aura bien une qui marchera.

S’enraciner, un pas après l’autre, dans cette nouvelle vie, sur cette nouvelle île.

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Gwadinina, je sais que je vais t’aimer, que l’on va partager de belles choses ensemble. Que tu es pleine de rencontres et de surprises, et moi pleine de volonté et de rires à partager.

DIMANCHE 22 OCTOBRE 2023, GWADA

JEUDI 30 NOVEMBRE 2023, GWADA

Je pense à beaucoup de choses en ce moment. Le travail, le futur, les amours, et moi, au milieu de tout ça. Mes rêves parlent pour moi. Ils débordent d’absurdité mélangée à un peu (beaucoup?) de réalité. Je me sens perturbée, pas en phase avec moi-même.

 

Je suis en pleine reconversion, je démarre quelque chose de complètement nouveau. J’ai besoin que l’on me guide, que l’on me dise les choses car oui je doute, oui j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de passer pour une débile, peur de poser des questions stupides. Peur de devoir - encore - me justifier auprès des gens en disant que je débute, que je suis nouvelle dans le monde marin… Autant de raisons qui me rendent légitime de me justifier. 

 

J’ai remarqué que beaucoup d’entre nous sommes souvent très durs avec nous-mêmes, très exigeants. 

Je n’ai plus l’habitude de commencer quelque chose de nouveau sans être à la hauteur de ce que j’espérais. En gym, c’était facile. J’étais passionnée, j’y arrivais, je ne faisais que ça de mes semaines. 

 

Le surf, le kite, la voile, les vagues, le vent, la houle. Savoir lire ces éléments-là est une toute nouvelle compétence que j'apprends à développer. Mais leur faire confiance, c’est se faire confiance. À l’eau comme sur l’eau, je ne fais plus qu’un avec ce qui m’entoure. Avec le vent, c'est une autre histoire... :)

JANVIER 2024, GWADA

Il ne faut pas sacrifier une conviction personnelle pour une personne. Il faut penser à soi avant tout. Et à la fois, la vie, c’est… des va-et-vient avec nos doutes, nos questions, notre bagage émotionnel que l’on pense un peu bancale mais qui ne nous quitte jamais.

 

« La vie, c’est des moments de grâce, et on tuerait pour les vivre encore et encore. Et les choses les plus délicieuses que l’on vit, ce sont les imprévus. » Louise.

 

« L’amour tout court peut être quelque chose de lumineux que l’on garde en nous, et il n’est pas obligatoire qu’il fasse mal, il peut faire beaucoup de bien aussi. » Sophie.

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Qui suis-je vraiment ? Sensible, émotive, hyper-empathique ou franche, honnête et sûre de moi ? Ou les deux ? Je me perds un peu entre mes différentes réactions ces derniers temps.

Comment est-ce possible de si peu se connaître à 28 ans, presque 29 ? Où ai-je vécu tout ce temps, à côté de mes pompes ? 

 

La vie nous questionne constamment sur qui l’on est et ce que l’on veut. Tout ce qui nous compose et nous entoure reste mystérieux toute notre vie. Tout ce qui nous entoure et nous compose nous remet en question tout au long de notre vie, aussi.

 

Délicat jeu d'équilibriste entre s'accrocher et lâcher prise...

"La mer était aussi houleuse que mon esprit à ce moment-là. Puis, le lendemain, c'était pétole, dehors comme dedans. C'est ça les émotions. Tu crois qu'ça va pas, que t'y vois pas clair, que tu rames, mais en réalité t'avances.

C'est toujours un peu moins dur que c'qu'on pense".

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JEUDI 22 FÉVRIER 2024, GWADA

15 mois. 15 mois de voyage - aussi bien intérieur qu’extérieur - à apprendre à vivre et à composer chaque jour avec la nouvelle moi. Entre houle et paisibilité, mouvement et sérénité, ces 15 derniers mois ont été rythmés de découvertes, de remises en question, de surprises, souvent de doutes, de décisions à prendre et de choix à faire, mais surtout de rencontres.

 

J’ai vécu 15 mois comme si j’avais vécu 5 ans. C’est assez fou quand je regarde un peu derrière moi. 

 

J'appréhende mieux le vertige du vide, du néant, celui de l’après. Car c’était ça qui prenait tant de place dans ma vie d’avant.

 

Cette petite voix intérieure, omniprésente ; Parfois dormante, parfois chantante, souvent criante. J’écoute ma bonne étoile, je la cultive, et je n’oublie pas de vivre. 

 

De retour à la maison après 15 jours à la maison. « Home away from home », on y revient.

 

Gwada, tu m’as manquée. Nouveau départ, nouvel état d'esprit.

Il y a des au revoir plus compliqués que d’autres. Du coeur qui s’accélère, aux mains moites en passant par ces questions qui reviennent au galop. Pourquoi avons-nous si peur de l’exercice de l’au revoir ? De quoi avons-nous peur en appuyant sur le fameux bouton « Envoyer » ? 

 

Il y a une chose très difficile et à la fois libératrice dans la vie : c’est de se mettre à nu et se jeter dans le vide. Il n’y a rien de plus puissant que ce message rédigé, cet appel passé ou ces mots écrits avec nos tripes. 

 

Et pourtant, qu’est-ce qui me terrorise tant ? La peur de l’après, le manque de l’avant, les doutes du présent. Tout se mélange dans ma tête et à la fois je sais que tout paraîtra plus clair. On n’accepte pas de tourner la page par peur du vide, peur du néant (j'étais pas en train de dire plus haut que j'appréhendais mieux ce vide, justement ?).

 

Alors on regarde les photos, les vidéos du passé. Des messages envoyés aux musiques échangées et écoutées, seul(e) ou accompagné(e). Pour moi, c’est un peu le passage obligatoire avant ce douloureux et bel exercice. 

Rien n’arrive par hasard dans la vie. Tout a une signification et un sens à qui veut bien le voir et le comprendre. 

 

La communication est un art, un outil puissant que je n’exploite pas assez mais que j’essaie d’apprivoiser. Et pourtant, c'est le seul moyen que nous avons pour transmettre nos émotions, nos ressentis, et les sentiments qui nous traversent.

 

La communication peut parfois amener la confusion. Et la confusion amène la frustration. J’ai aussi compris, à force de joies et de déceptions, que nous avons tous une vision différente du monde qui nous entoure. Tous sur une même planète, et 7 milliards de mondes différents. 

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Alors, tout comme je fais, là, maintenant, en écrivant ces quelques lignes : je me jette et me mets à nu. 

 

Pour ne plus jamais cultiver de regrets.

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GWADA

MARDI 26 MARS 2024, GWADA

Je m'exerce depuis peu à la méditation. J'apprends surtout à mieux respirer et à m'ancrer dans le moment présent. Muscler son cerveau n'est pas chose facile. C'est même très difficile pour quelqu'un comme moi, pour qui l'attention ne dure jamais très longtemps.

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J'apprends aussi à ralentir. Parce qu'en réalité j'ai beaucoup de mal à ralentir, "car j'avais dit à X qu'on irait manger ensemble, puis ce coup de fil que je dois passer à untel et que l'on décale depuis deux semaines...". Ralentir, c'est patienter. Ne pas forcer les choses. Et justement, je réalise qu'aujourd'hui, bien de mauvaises croyances sont ancrées en moi. "Si je ralentis, le temps va filer, et on va finir par me rejeter car je n'ai pas répondu présente au moment voulu". Quel moment ? Qui l'a voulu ? Patienter, c'est aussi savoir être et s'accepter soi-même. Patienter, c'est prendre le temps de.

Patienter, c'est ralentir.

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En fait, je n'ai qu'une trouille, celle d'être rejetée pour qui je suis. 

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Le mois de mars est très déstabilisant. Mon corps m'a dit stop avant ma tête. Ma tête, elle, ne voulait pas s'arrêter, animée par tant de choses à la fois.

Puis, mon corps m'a de nouveau dit stop, de façon un peu plus marquée. Bon, ce sera finalement repos forcé pour Margot. 

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J'avais beau chercher les réponses auprès de mon entourage ou en lisant des bouquins, je ne les trouvais pas. Pourtant elles sont là, avec moi. Mon corps les a, ma tête les a. Mais moi, je ne les vois pas. Je cherchais un échappatoire à la situation. Comme si je n'acceptais pas de ne pas aller bien. "Normalement je vais toujours bien, et je fais tout le temps plein de choses !". 

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Pourquoi ai-je cette empathie à vouloir aider les gens, me montrer présente et constante dans la durée, quand moi-même je ne sais pas le faire pour moi ? Pourquoi est-ce si simple d'aider les autres, et si dur de s'aider (et s'aimer) soi-même ?

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Je ne m'autorise pas à me plaindre car il y a toujours bien pire que soi sur cette Terre. Qui suis-je pour me plaindre ? Suis-je légitime de le faire et d'aller mal ?

Alors je ne parle pas toujours de ce qui ne va pas, je garde beaucoup de choses pour moi. Je m'endors avec mes pensées et me réveille avec les mêmes pensées. Mais plutôt que d'y faire face, autant les fuir, ça demande moins d'effort sans pour autant te rendre vraiment service.

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Et pourtant, personne ne sait mieux que toi ce qui est bon pour toi. Personne ne pourra t'aider aussi bien que toi tu t'aideras. Et là, c'est ton corps tout entier qui a besoin de toi. 

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Oui, mon corps me gratte, mon corps a mal, et je me sens souvent impuissante face à tout ça. 

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Encore une histoire de manque de confiance en soi...

MARDI I6 AVRIL 2024, CANAL DES SAINTES

Je pensais avoir acquis certaines notions dont je parle depuis maintenant un an, comme le lâcher prise ou le fait de ne penser qu'à soi. La réalité est bien tout autre et je crois avoir du mal à l'accepter. 

Ça me rend souvent triste de voir que je suis la seule responsable de mon état émotionnel, mon bien-être personnel. Ça me rend triste de réaliser que je suis bien trop dure et exigeante avec moi-même. 

Et tout ça je le ressens bien évidemment dans chacune des activités que je pratique. Elles sont le miroir de mon état émotionnel actuel. Faire les choses rapidement, parfois de manière bâclée, souvent en étant tendue. Me dépêcher au lieu de prendre mon temps. Me répéter que je fais les choses peut-être mal ou que je ne suis pas capable. 

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Ma vie aux Antilles est un arc-en-ciel d'émotions. Je vis et je suis un arc-en-ciel d'émotions. Les choses m'impactent encore beaucoup, me trouvant ainsi souvent rejetée ou mal aimée. Mais je comprends peu à peu que l'amour propre me protègera de tout, car la seule personne qui ne doit jamais m'abandonner c'est moi. Mais qu'est-ce que c'est dur !

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Je trouve le temps parfois long. Souvent long, même. Pourquoi tout ça m'arrive ? Pourquoi tout s'enchaîne et tout s'acharne ? Est-ce que je m'abîme tout en essayant de m'aimer ?

Je me définis, je me crée, et je me précise peu à peu. Et je crois que c'est la sensation la plus inconfortable. Plus tu sais qui tu es et ce que tu veux, moins tu laisses les choses t'atteindre.

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Ce qui ne change pas, c'est que je fais confiance à la vie. Alors si l'expérience est de vivre inconfortablement pour le meilleur, je prends.

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J'ai des amitiés plus que précieuses. Des petits bijoux qui m'élèvent et qui me portent alors merci la Vie, je me sens chanceuse d'être si bien entourée. ♡

« Accepte-toi surtout. Tu es sensible, fragile et blessée mais aussi lumineuse, bienveillante et battante ! Ne résiste pas trop à tes émotions, c'est la preuve que tu vis pleinement. »

Camille.

«Tu donnes tout avec ton coeur, toute ton âme, tout ce que tu as en ta possession. Ça remplit énormément les gens autour de toi et je me rends compte que tout le monde est naturellement attiré par ta lumière. Tu as une incroyable capacité à générer l'amour autour de toi et c'est magnifique. Ose vivre et ressentir car c'est là que tu es la plus heureuse et ton bonheur élève celui des autres. » Clothilde.

VENDREDI 26 AVRIL 2024, GWADA

Je viens de retomber sur un de mes écrits datant de fin janvier 2024.

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29 janvier 2024

Ça fait plusieurs semaines que mes rêves se rapprochent énormément de la réalité. Je sais que je suis perturbée, même à 7000km de chez moi, sur une île tropicale, où les gens voient ma vie comme "paradisiaque". 

Changer de métier et prendre un autre chemin de vie n'est pas de tout repos, surtout pour un cerveau comme le mien, rarement sur le mode OFF, bien que j'aimerais qu'il le soit plus souvent.

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Je dis que je suis perturbée mais en fait je suis très perturbée sur la suite je crois. Je ne sais pas exactement ce qui m'attend, et c'est à la fois super excitant, synonyme de liberté car tout est à créer, moi seule ai la clé. Et c'est à la fois troublant car je ne sais que faire, où aller, vers où me tourner. 

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La chance que j'ai c'est d'avoir le choix de décider de ce qui m'attend demain. Apprendre, découvrir, apprendre, découvrir. En gros: pas de retour définitif en France de prévu. En revanche, plus j'avance, plus je suis à l'aise en voile et sur un bateau, mais moins je sais ce que je veux. 

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La nuit dernière, j'ai rêvé que j'étais en essai dans un restaurant. Je perdais tous mes repères car ça faisait longtemps - très longtemps - que je n'avais pas été serveuse. Résultat, j'ai oublié de récupérer les commandes des clients au bar, j'ai été très vite débordée, ça a été une catastrophe. Le patron m'a virée et je lui ai dit, en pleurant, que je ne savais pas ce que je fichais là, que ma place n'était pas ici. Tout en voyant les bateaux passer à côté du restaurant flottant sur lequel je travaillais. J'avais été, je crois, refusée de postes de matelot. Je me sentais si perdue, je ne savais plus quoi faire de ma vie. 

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Ouf, ce n'était qu'un mauvais rêve. Je suis bel et bien sur l'eau, le seul élément qui me fait déconnecter de tout. Celui qui me fait voir que la vie est peuplée de milliers d'autres vies que je veux mener, de milliers d'autres chemins que je veux sillonner.

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La perte de repères est quelque chose de troublant qu'il faut manier avec délicatesse et douceur. Ne pas être trop dur avec soi-même et se faire confiance. Ne pas être trop exigeant et écouter la petite voix. Celle que l'on a tous à l'intérieur de nous mais que trop peu d'entre nous écoutent. Car les réponses on les a, elles sont là, avec nous, et ne nous quittent jamais vraiment. Le problème avec moi c'est que je suis exigeante et impatiente. Vouloir tout savoir, tout faire, tout voir, tout le temps. Car le temps file et j'ai l'impression de ne pas le suivre, d'être trop lente. En réalité, c'est pas le temps qui file, c'est ce que j'en fais. Je n'accepte pas mon propre rythme. 

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Cette nouvelle vie sur l'eau m'apprend à vivre en acceptant mes différentes humeurs. Apprendre à être en harmonie avec ce qui me traverse.

 

Cela fait trois mois que je travaille ici et je commence à être à l'aise sur les manoeuvres à la voile, en pleine bourre et dans un grain. Patience...!

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DIMANCHE I2 MAI, GWADA

C'est fou comme on peut évoluer autant sur une courte période (j'entends par-là 3 mois). Tu as mal pendant un certain temps et puis un jour tu t'arrêtes, tu observes, et tu constates que les choses ont naturellement été guéries, soignées, ou ont fait leur petit bonhomme de chemin dans ta tête. Je sais avoir encore de la route à faire avant de recoller les morceaux un peu cassés. Les recoller mais surtout me promettre de me plus jamais les casser.

Les temps ne sont pas toujours simples, mais pas de répit quand il s'agit de travailler sur soi. Pas de répit quand t'as mis les mains dedans et que t'as poussé la porte pour de bon. Mais c'est le jeu, et j'aime jouer, parce que dans ce jeu-là, tu n'as pas le choix que d'en ressortir gagnant. 

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L'amour est là, il est partout autour de nous. Mais le plus beau et le plus grand reste avec nous-mêmes. Au chaud, bien comme il faut, été comme hiver. 

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Cela va faire 5 ans que je n'ai pas été "en couple". Il n'est pas question de course ou de se comparer à quiconque. Il n'est pas non plus question de honte, bien au contraire. Mais disons que plus j'avance, plus j'ai autant peur, qu'envie de rencontrer quelqu'un. Peur de perdre ma liberté, peur d'étouffer, d'être étouffée. Peur d'être rejetée et de me lasser. Et pourtant je sais combien je suis capable d'aimer!

Mais l'on n'est jamais prêt pour la rencontre amoureuse. C'est là, c'est comme ça, soit t'y vas, soit t'y vas pas. La peur vaut le coup d'être balayée, mise sur le côté. 

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L'orage laisse place à un ciel plus clair dans ma tête, petit à petit. Je m'inspire d'Alexis et de son amour propre, de Louis et de sa notion d'équilibre de vie, de la complicité de Caro & Alex, de la justesse de Meghane et de la légèreté de vivre de Romy, A vous tous qui vivez avec moi et mes états d'âme, merci!

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